Une vision différente de nos rues, pendant et après la pandémie de COVID-19
12 juin 2020
12 juin 2020
Six moyens de faire face aux changements grâce aux infrastructures temporaires
Aujourd’hui, les collectivités, les villes et les sociétés de transport doivent s’adapter aux répercussions de la pandémie de COVID-19 sur les déplacements. Auparavant, la mise en place d’infrastructures temporaires servait à définir un lieu, à alléger la circulation, à combler des lacunes dans les réseaux de transport, à soutenir les usagers des transports en commun ou à répondre à des préoccupations en matière de sécurité. Parmi les exemples d’infrastructures, mentionnons le rétrécissement d’intersections ou l’ajout de pistes cyclables.
En ce moment, plusieurs mesures sont mises en place pour permettre de respecter la distanciation sociale et aider la population à se déplacer différemment. Afin de soutenir cette transition, la National Association of City Transportation a proposé une série de solutions. Toutefois, la mise en œuvre de ces solutions doit être réalisable et adaptée au contexte.
Alors que la transition s’effectue, les villes adoptent différentes approches pour soutenir les activités économiques et les entreprises. Pour certaines, le désir de conserver une certaine normalité met de la pression sur le réseau de transport et demande une réflexion sur la manière dont les infrastructures temporaires pourraient au mieux servir les populations. Nous vous présentons six façons d’intégrer rapidement des infrastructures temporaires et ainsi répondre aux besoins des collectivités qui souhaitent apporter des changements nécessaires à leur avenir. Â
Le principal changement consiste en l’élargissement des trottoirs et des passages piétonniers. Deux considérations principales guident un tel changement : la santé publique et les activités économiques. Il faut tenir compte de ces deux éléments dans l’élargissement des infrastructures afin de fournir suffisamment d’espace pour permettre aux gens de maintenir une distance appropriée à la protection de la santé publique.
Alors que la transition s’effectue, les villes adoptent différentes approches pour soutenir les activités économiques et les entreprises.
Il est important de souligner que les gens utilisent les infrastructures publiques différemment. C’est pourquoi transformer une voie de circulation en une infrastructure multiusage indéfinie n’est pas toujours la meilleure approche. Il est plus approprié d’envisager une approche spécifique au contexte, comme un sentier bidirectionnel pour les piétons et une ou plusieurs voies directionnelles pour les cyclistes. Cela permet de mieux définir l’espace, de rendre les usagers plus à l’aise de s’y déplacer et d’avoir un modèle d’infrastructure qui pourra être maintenu après la pandémie.
La conversion de places de stationnement vacantes en terrasses, en point de vente pour le commerce de détail ou en un espace public indéfini est un moyen déjà bien répandu d’intégrer des infrastructures temporaires. Dans les villes où les entreprises et les restaurants doivent réduire leur capacité d’accueil de moitié, l’extension des commerces aux places de stationnement adjacentes est une solution permettant de répondre aux besoins en matière de santé publique et d’économie.
Dans la plupart des cas, les villes ont compris que publiciser ces infrastructures temporaires ne ferait que générer plus d’achalandage – rendant ainsi la distanciation plus difficile à respecter. Le réseau de transport à lui seul peut permettre aux gens de trouver ces lieux de manière intuitive, selon leurs besoins. De plus, des panneaux peuvent être installés pour indiquer des rues plus appropriées pour la marche et le vélo en dehors des circuits.
Il est aussi possible d’aménager les intersections de rues présentant les mêmes contraintes de manière à rediriger naturellement les passants sans avoir à déployer de grandes mesures de communication. Finalement, connaître les lacunes existantes en matière d’infrastructures pour les modes de transport actif peut mener à la réalisation de petits projets qui donnent accès à de larges sections du réseau de transport, comme l’ajout d’une infrastructure manquante sur un pont.Â
Le transport en commun subit une baisse importante d’achalandage et de revenus. Les heures de service réduites et le manque d’infrastructures d’attente sont des éléments qui peuvent être améliorés de manière à accommoder le temps d’attente prolongé des usagers. Pour les travailleurs essentiels qui dépendent du transport en commun, la capacité de maintenir une distance sécuritaire durant leurs déplacements doit — et peut — être prise en compte. Comment? À l’aide de concepts simples, comme l’élargissement temporaire des plateformes, des abris temporaires ou l’amélioration de l’éclairage.Â
Les promeneurs accompagnés de leur chien et les familles doivent maintenant partager les mêmes lieux publics – à distance, bien sûr! Étant donné la fermeture des aires de jeu et des parcs pour chiens dans plusieurs villes, il est essentiel de tenir compte des besoins de ces usagers. Certaines mesures peuvent rendre l’environnement plus accueillant pour les promeneurs avec chien et enfants.
Par exemple, installer des bacs à déchets temporaires et une protection à la base des arbres peut rendre plus agréable la promenade des chiens. De plus, comme les enfants aiment jouer et explorer, pourquoi ne pas mettre à profit les liens de solidarité d’un voisinage pour créer une chasse au trésor communautaire, des événements sur une thématique de l’histoire ou de l’art, ou encore des espaces de plantation temporaire ou des aires de repos?
Si vous êtes sur les réseaux sociaux, vous y avez sûrement vu des exemples d’œuvre d’art – parfois simplement réalisées à la craie. Pour les groupes de citoyens, ces réalisations se sont avérées être des occasions de resserrer les liens de la communauté. Des lettres aux voisins, aux citoyens d’un quartier ou aux autorités d’une ville ont été littéralement écrites sur des rues, de manière improvisée. Il y a plusieurs façons de rendre de telles initiatives encore plus faciles et efficaces. Tout d’abord, une invitation à participer (comme une affiche) peut rassembler les gens autour de l’activité. Aussi, le fait de peindre une section de rue en blanc ou de peindre un cadre dans la rue peut indiquer clairement l’intention.
Il est important de tenir compte que ces activités auront lieu dans des endroits différents de ceux où elles se tiennent généralement. Souvent, elles sont réalisées dans un but particulier près de centres communautaires, dans des corridors de transport importants ou dans des lieux sources de différend. Les activités sont maintenant réalisées dans des lieux récréatifs ou des zones résidentielles. Une pandémie n’empêchera pas les gens de participer si des installations appropriées sont mises à leur disposition dans des lieux qu’ils privilégient.
Avec la reprise des activités économiques, des pressions se feront sentir pour ramener les trottoirs à leurs dimensions d’origine ou faire disparaître les nouvelles pistes cyclables. Des mesures telles que l’inactivation de boutons pour piétons aux feux de circulation pour les remplacer par un signal automatique à chaque changement de feux pourraient simplement être abandonnées. Les bornes marquant les voies supplémentaires réservées aux piétons pourraient disparaître.
Mais certaines communautés voudront conserver ces types d’infrastructures. Ce sera peut-être le temps de les améliorer, dans la mesure du possible. Si c’est ce que votre communauté souhaite, réfléchissez à ce qu’il est possible de faire aujourd’hui et les options pour l’avenir. Songez à produire un plan directeur pour souligner les besoins à long terme. C’est l’occasion pour les communautés de se transformer – pour le mieux.
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